Bourse : l’actionnariat individuel est en péril, prévient le patron d’Air Liquide !

Boursier.com le 19/2/2013

L’alourdissement de la fiscalité sur le capital va-t-il tuer l’actionnariat individuel ? Benoît Potier, le PDG d’Air Liquide, s’inquiète de l’avenir des petits porteurs et de la place financière parisienne dans son ensemble… Dans un entretien publié par ‘le Figaro’ du jour, le chef d’entreprise estime qu’entre l’alignement de la fiscalité du capital sur le travail et l’acompte de 21% sur les dividendes, nous allons faire fuir les investisseurs individuels vers des investissements moins rentables et défiscalisés comme le Livret A. Il rappelle que les actionnaires sont utiles aux entreprises et nous devrions au contraire inciter les Français à investir en Bourse.

Le spécialiste des gaz industriels est le champion de l’actionnariat individuel

Air Liquide est le groupe du CAC 40 pour lequel l’actionnariat individuel est le plus important : le leader mondial des gaz industriels compte ainsi non moins de 400.000 petits porteurs, qui détiennent près de 40% du capital du groupe. Ce facteur de stabilité du capital est souvent cité par les analystes pour expliquer la moindre volatilité du cours de Bourse d’Air Liquide en période de crises boursières. Ainsi, depuis 10 ans, le cours de l’action Air Liquide a été multiplié par 2,5 (hors dividende et actions gratuites), tandis que l’indice CAC 40 a gagné 28% depuis la fin février 2003. Et selon le dernier baromètre de la Bourse, mesuré en janvier par TNS Sofres pour la Banque Postale et ‘Les Echos, la Bourse de Paris a perdu non moins de 2,4 millions d’investisseurs individuels depuis 4 ans. Les actionnaires individuels ne représentent plus que 8,3% des Français de plus de 15 ans à fin décembre 2012, contre 13,8% en décembre 2008.

Au-delà de l’actionnariat individuel, Benoît Potier s’inquiète aussi du recul du poids des investisseurs institutionnels français dans le capital des sociétés françaises… L’actionnariat institutionnel français est passé en quatre ans de 30 à 20% de notre capital, regrette-t-il. Cette baisse considérable tient largement à la mise en place des réglementations Bâle 3 et Solvency 2. En Europe, les assureurs ont réduit de 300 MdsE leurs investissements en actions ces dernières années. Ces investissements manquent aux entreprises, en particulier les PME qui sont nos clients, ajoute le patron d’Air Liquide.

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